José Luis Jordán Peña

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José Luis Jordán Peña (né le 13 octobre 1931 à Alicante et mort le 9 septembre 2014 à Madrid), , professeur de sciences et technicien en télécommunications espagnol, connu pour s'être autoproclamé en 1993 l'auteur, de 1966 à 1988, d'un grand nombre de lettres ummites. Mais selon l'étude d'Alberto Noguera (voir la page dactylographes), le rôle de Peña consistait à effectuer les dessins.

D'après wikipedia

Copie de la page wikipedia - quelques erreurs à corriger. Page à compléter par les différents acteurs ayant connu JLJP et pouvant démonter certaines de ses affirmations 

José Luis Jordán Peña, né le 13 octobre 1931 à Alicante et mort le 9 septembre 2014 à Madrid, est un technicien en télécommunications espagnol, connu pour s'être autoproclamé en 1993 l'auteur, de 1966 à 1988, d'un grand nombre de lettres dactylographiées, parfois illustrées de croquis aux crayons de couleurs, censées être des messages que les habitants d'une hypothétique planète Ummo auraient adressés aux Terriens. D'autres « manipulateurs » auraient ensuite pris le relais après son accident vasculaire cérébral en 1988. Ni ses revendications (non démontrées) d'être l'auteur des lettres, ni la mort de Peña n'ont mis un terme à ce qu'on a appelé l'« affaire Ummo ».

Biographie

Technicien supérieur en télécommunications, il est d'abord professeur de sciences dans un collège technique (en physique et en électronique). Il poursuit parallèlement une intense activité de délation auprès des autorités franquistes : (lettre du 01-04-1997 à R. Farriols). Au début des années 1960, il suit quelques stages de psychologie d'entreprise.

Les lettres

Les premières « lettres ummites » recensées sont celles reçues en 1966 (pour un total connu d'environ 265 pages dactylographiées reçues sur l'année 1966) par plusieurs destinataires et en particulier Fernando Sesma, animateur d’une association espagnole ésotérique, « les Amis de l'espace », dont les membres se réunissent régulièrement dans un bar dénommé La Ballena Allegre (« la baleine joyeuse ») à Madrid. Malgré leurs incohérences, ces lettres devaient rencontrer un certain écho dans la mouvance pro-ovni mais aussi auprès d'autres personnalités qui, par la suite, furent ou non destinataires de ces missives marquées du sigle « ummo » )+(.

Affirmations de Peña

Ainsi qu'il le revendiquera quelques décennies plus tard, lui qui assiste aux réunions comme d'autres étudiants de l'époque, décide de passer à l'action. Il téléphone à Sesma le 14 janvier 1966, se présentant comme Dei-98, habitant de la planète Ummo, pour lui annoncer l'envoi de lettres. Pour donner à sa voix un son nasillard, il aurait fabriqué un déformateur électrique Il n'est pas possible de connaître précisément la date de réception de la toute première lettre par Sesma. Certains proposent 1964 en s'appuyant sur une photocopie diffusée par la Revue 2001, publiée en mars 1970 à Buenos Aires, la « E25-D612 ».</ref>.

Le 17 janvier 1970, Peña fonde l’association « ERIDANI AEC », en insistant sur le caractère général des investigations, y compris parapsychologiques. Elle sera dissoute en 1975.

Les « observations directes » où il est impliqué

Aluche (6 février 1966)

Le 6 février 1966, à Aluche, Peña affirme être témoin de la descente et de la remontée d'un ovni. Il fait deux témoignages, l'un tout de suite par téléphone à José Luis Pimentel pour la revue Porqué[1] et l'autre presque trois semaines plus tard, par écrit, sur la demande du journaliste Eugenio Danyans. Il sait que son ami Ortuño a aussi été témoin. Le témoignage d'Ortuño de son côté est clair et homogène bien que tardif (plus de deux ans plus tard[1]). Son lien avec Peña ne sera mis en évidence que plusieurs années plus tard par un journaliste espagnol (en 1989, Ortuño avoua son amitié avec Peña d'avant 1966, et renouvela son affirmation initiale de l'observation d'un ovni à Aluche 23 ans auparavant, le 6 février 1966, depuis la fenêtre de son appartement de l'avenue Rafael Finat). À l'endroit où le vaisseau extraterrestre était censé s'être posé, on pouvait observer trois traces de sa position au sol, dont Peña revendiquera ensuite la fabrication[2]Modèle:,. Néanmoins, dans Ummo, de vrais extraterrestres !, Jean Pollion, calcule que la pression nécessaire pour réaliser chaque trace est de 14 tonnes [3].

San José de Valderas (1er juin 1967)

Trois témoins déclarent avoir vu un vaisseau dans le ciel, ils resteront anonymes, mais seront interviewés par Peña. Trois analyses indépendantes (Claude Poher du CNES, une équipe américaine et une équipe espagnole) considèrent que les sept photos provenant de deux pellicules différentes sont truquées : alors qu'elles sont censées avoir été prises par différents témoins, l'analyse fait ressortir qu'elles ont toutes été prises avec le même appareil, selon le même angle et depuis la même distance, et sur le même type de pellicule[4]. En revanche les conclusions de la Guardia Civil (en 1996) au sujet des négatifs de l'« ovni ummite » ne seront pas aussi affirmatives[5]. On retrouve aussi des petits tubes de plastique marqués du sigle « Ummo » dans la ville voisine de Santa Monica. L'analyse conclut à un matériau connu mais non commercialisé[6]. L'arrivée de la nef ummite aurait été annoncée par une lettre datée du 27 mai, lue le 30 mai dans un bar de Madrid et signée de très nombreux présents à cette réunion[7].

"Aveux"

Le 2 avril 1993, une lettre ummite référencée D2583, expédiée de Cuba, suggère à Rafael Farriols de questionner Peña sur l'affaire. En réponse, Peña envoie une longue lettre [...] où il confesse être auteur de lettres mais sans autre explication : Il prépare alors pour une revue sceptique espagnole un article intitulé « Ummo, un autre mythe qui s'effondre », qui paraît à l'été. Peña y déclare avoir décidé de monter l'expérience Ummo pour vérifier sa théorie d'une paranoïa inclinant 80 % de l'humanité (dont lui-même) à croire au paranormal.

Les "Aveux" de Pena. (à compléter)

L'histoire du rôle de Pena dans toute cette "affaire ummo" nécessiterait de longues analyses. Il est difficile de croire que Pena soit, disons le, le créateur d'un mythe, l'écrivain scientifique des centaines de pages les plus solides des lettres ummites, le manipulateur "du tout", l'organisateur d'Aluche, de Santa Monica et de San José de Valderas. Il ne peut non plus être le rédacteur d'un certain nombre de lettres, dont les dernières en français. Ceci dit, Pena a joué un rôle évidemment important dans "l'affaire ummo".

SI Pena avait été, comme il le prétend, l'homme à la base de toute cette affaire et le rédacteur des lettres, juste comme il le dit pour démontrer que l'ufologie est une paranoïa, n'aurait-il pas apporté des preuves de la création de son mythe, et non pas juste une lettre à Farriols, et un simple article beaucoup trop vague, comme celui que vous trouverez plus bas ?

SI Pena avait voulu juste démontrer que l'ufologie est une paranoïa avait-il besoin de créer des systèmes difficiles à rendre cohérents entre eux ( la tétravalence, la biologie, le krypton, les univers, les ibozoo uu, le langage, les centaines de détails, atterrissage à la Javie, ce qui pose plein de problème de connaissances de micro géographie locale alors qu'il aurait pu faire "fonctionner" son canular en situant les premiers jours sur Terre en Espagne, etc) ... bref, d'une manière générale n'aurait-il pas fait beaucoup plus simple ? Avait-il les capacités scientifiques d'écrire la majorité de ces lettres? on peut être un lecteur assidu de ce qui s'écrit de plus "pointu" dans les revues scientifiques, mais il y a toute une marge pour "imaginer" un système physique, métaphysique, biologique, logique, etc, qui "fonctionne" et dont la cohérence n'arrive pas à être mise en défaut? Mais aussi: n'aurait il pas stoppé son expérience au terme d'une année ou deux ? Quel intérêt pour lui de poursuivre sans avoir, au terme de 30 ans (mettons en 1993) apporté de réelles preuves ne laissant aucun doute sur sa complète manipulation.

Non, Pena peut avoir été un "manipulateur" mais pas "le" manipulateur!!

Il faut néanmoins reconnaître qu'après l'aveu de Pena à Farriols et son article il n'y a plus eu de documents qui puissent être garantis "de la source", mais il peut y avoir d'autres motifs.

S'il avait laissé un "testament" sur son rôle, nous aurions peut être pu avoir après son décès les "preuves" qui nous manquent pour pouvoir prendre une position définitive.

Historique des aveux de Pena

Le 02 avril 1993, Farriols reçoit la "Lettre de Cuba" (D 2583) dans laquelle il est invité à organiser une réunion du groupe (la liste des participants est fixée dans la lettre). La date en est fixée au 17 avril à Barcelone au lieu de Madrid (JPP la situe aux vacances de Pâques 1993 : Mystère des Ummites page 225 +) après contact de presque tous, mais Pena se récuse, prétextant de sa maladie (séquelles de plusieurs incidents cardiovasculaires et cérébraux, dont le principal date du 12 mars 1988 : "embolie cérébrale" qui a nécessité une intervention à la carotide): il marche mal et surtout s'exprime très mal.., alors que Farriols lui a offert de payer son voyage.

Il envoie une lettre "privée" (2 pages) à Rafael Farriols, suivie d'une deuxième de 6 pages datée du 08 avril 1993 que celui-ci est prié de lire lors de la réunion : Pena s'y accuse d'avoir entièrement monté l'affaire Ummo, seul, sans faire allusion ni à son article de l'Alternative Rationnelle traduit ci-dessous (il publiera l'article un peu plus tard), ni à une quelconque "organisation". Prudent, il déclare qu'il a été "doublé" par des imitateurs pour justifier les lettres qu'il a été incapable d'écrire, par suite de ses handicaps à l'époque, mais qui ont été reçues... Il demande évidemment à Farriols de lui pardonner cette trahison de nombreuses années.. Le jour de la réunion chez Farriols, après avoir lu et discuté, ils décident d'appeler Pena sur le champ au téléphone. Et à la suite d'une interpellation de Farriols, c'est Pena qui déclare qu'il a dit tout cela à la demande des Ummites. Version racontée par JPP dans un de ses livres (il était présent) et que Farriols a racontée de son côté, dans les mêmes termes. Donc : "Aveux" (plus exactement, "revendications") de Pena dans trois lettres personnelles à Farriols datées des 11, 16 et 19 avril 1993 (voir les fichiers images JLJP 11041993.png, JLJP_16041993.png, JLJP_19041993.png) aveux réitéré par écrit dans l'article à la Alternativa Racional, en avril 1993 . Justification de cet aveu imputée aux Ummites par Pena le 17 avril 1993 (soit une dizaine de jours plus tard) dans une conversation téléphonique dont il sait qu'il y a des témoins. Pendant la réunion, et si on en crois JPP (?), avant l'appel à Pena, un fax "non identifiable" (ses caractères d'identification sont remplacés d'origine par des #) arrive chez Farriols. Il s'agit de la référence Ummo-sciences NR-9

Il serait intéressant de connaitre avec précision la liste des présents à cette réunion et d'avoir confirmation de cette réception par d'autres témoins, ainsi que des autres affirmations de JPP. Comme il serait intéressant également de prendre connaissance de l'autre article de Pena dont nous avons la référence (revue Parapsicología, n. 29, Déc. 1989, Page 19, article "le Syndrome d'Anubis et Psi", SEDP, c/Bethléem 15-1, 28004 Madrid)

(Nº 4.748 : Confidences téléphoniques de Rafaèl Farriols à Ignacio Darnaude Rojas-Marcos le 25 juin 2001.)

<<Dans les deux dernières lettres que m'ont envoyées ceux de WOLF 424 le 6 juillet ( 2 folios ) et du 24 Août 1996, les ummites répondaient expressément et en détail à une série d'interrogations sur des questions personnelles que je leur avais formulées à voix haute lorsque je me trouvais seul le matin dans l'appartement supérieur de ma résidence d'Argentona, sans aucun témoin. Interrogatoire que je n'ai jamais commenté ensuite avec personne. Ceux de Ummo m'ont aussi répondu par téléphone à d'autres choses que je leur avais demandées en les énonçant oralement dans mon pigeonnier de "El Bosque". Je me souviens qu'une fois je les ai consultés sur quelque chose avec une diction délibérément toute basse, confuse et difficile à comprendre, avec l'intention de les provoquer et de voir comment ils réagiraient. Eh bien : à cette occasion ils m'ont appelé pour me suggérer : " Parlez plus clairement". Autre chose : il y a environ 4 ans Jordan Pena m'avoua être l'auteur et le distributeur de quelques lettres frauduleuses attribuées "indubitablement" à ceux de l'étoile Iumma. Et que les hommes de Ummo lui avaient donné l'ordre de déclarer publiquement le mensonge comme quoi il était l'auteur unique et solitaire des lettres ummites, machination tramée au cours d'une expérience psychosociologique montée par lui-même. (...) >>


Le 05/11/2010 Jordan Peña écrit à Ignacio Darnaude une lettre de deux pages suite à la série d'email que Peña avait envoyé sous le pseudonyme John Axee, après la réunion de Madrid où il était présent. La traduction de cette lettre est sur le site Ummo-sciences, classée E43

Controverse

Pour certains, dont Jean Pollion, les aveux de Peña seraient faux, en raison de l'état de santé de ce dernier qui ne s'était jamais remis d'une grave attaque cérébrale dont il avait été victime le 12 mars 1988, attaque qui l'avait laissé aphasique pendant 18 mois (à Madrid, en octobre 2005, Peña continue à s'exprimer avec beaucoup de difficulté et se déplace mal : hémiplégie partielle). Pour d'autres[8], le problème est ailleurs, Peña est bien l'auteur des lettres (du moins des premières), mais il n'aurait pas agi seul. On[9] y a vu également la marque de la CIA, qui aurait voulu faire des tests sur les réactions de la population face à une hypothétique rencontre du troisième type, ou encore[10] celle du KGB, sous prétexte que le modèle « ummite » est proche du modèle socialiste soviétique (hypothèse qui, toutefois, oublie la prétendue obsession religieuse des habitants d'« Ummo »). D'autres affirment que Peña a bien agi seul (sauf en ce qui concerne certaines lettres qui sont considérées comme apocryphes)[11].

Transcription de l'interview de Jordan Pena à Madrid le 22 octobre 2005

https://www.ummo-sciences.org/fr/pdf/E41.pdf

Disparition

José Luis Jordán Peña est mort le 9 septembre 2014 à Madrid[12].

Par tweet, OAXIIBOO6 réagit le lendemain

Tweet OAXIIBOO6 W1-54

Original: Hemos perdido a un Amigo. Al mentir protegió la Verdad. Traicionó amigos para proteger a otros. Lo sufrió en cuerpo y mente. #JLJordánPeña

Traduction: Nous avons perdu un ami. En mentant il a protégé la Vérité. Il a trahi des amis pour en protéger d’autres. Il a souffert dans son corps et son âme.

Voir aussi

Bibliographie

  • Antonio Ribera, Rafael Farriols, Un caso perfecto, Éditions de Vecchi, 1975
  • Renaud Marhic, L'affaire ummo : les extraterrestres qui venaient du froid, 1991 * Jérôme Quirant et Dominique Caudron, Des ummoristes chez les ufologues, SPSN, No 299, janvier 2012

Liens externes

Extrait du livre de Stone Gardenteapot "Ummo, l'avertissement"

CHAPITRE 3

UN RAT DANS LE GRUYÈRE

(comme une trace de pneu dans la soupe)

Il va falloir maintenant que j’en vienne à un mythe qui a la peau dure, bien que son imposture soit aujourd’hui aussi visible qu’une trace de pneu dans une assiette de soupe. Il s’agit de la légende des aveux de Luis Jordan Peña.

Jordan Peña est un personnage interlope de l’affaire Oummo, aussi à l’aise dans le mensonge qu’un rat lâché dans une cave à gruyère, d’où le titre énigmatique de ce chapitre. Cette histoire dans l’histoire a permis aux détracteurs de l’affaire Oummo de se débarrasser à moindre frais de ce dossier qui commençait à prendre un peu trop de place dans le monde ufologique. Les ufologues espagnols, notamment, furent soulagés de pouvoir ironiser sur ce dossier qui faisait de l’ombre à leur propre chapelle.

Mais commençons par présenter succinctement el Señor Luis Jordan Peña. Ce personnage dit avoir été professeur de science dans une classe de début de secondaire d’un lycée technique de Madrid. Il a ensuite travaillé dans l’entreprise de construction Agroman au début des années 1960. Si sa présence au sein de cette société semble prouvée par les recherches de certains enquêteurs, en revanche son poste dans l’entreprise varie selon ses différentes déclarations. Il prétend y avoir été assistant ou expert en radiocommunication, puis psychologue d’entreprise dans le service du personnel et enfin directeur « d’étude de marché  ». A vrai dire, en ce qui concerne les déclarations de Jordan Peña au sujet de son cursus universitaire et professionnel, la prudence est de mise car Jordan Peña se déclare lui-même « expert en mensonges et tromperies ». Comme le confie une de ses connaissances, Vicente Ortuño, à l’enquêteur Juan José Benitez « Jordan a fait du mensonge un véritable sport ». Parmi les enquêteurs les plus sérieux de l’affaire Oummo, José Juan Montejo et Juan José Benitez n’ont pu trouver aucune preuve formelle du cursus revendiqué par Jordan Peña. Que ce soit en ce qui concerne ses diplômes, son éventuel poste d’enseignant ou ses véritables fonctions chez Agroman. Tout reste dans un flou véritablement artistique. Pour en venir à l’essentiel, on trouve des traces de Jordan Peña dans l’affaire Oummo, dès le début des années 1960. Il apparaît dans le sillage de Fernando Sesma et de ses réunions à « La Baleine Joyeuse ». Il a ensuite fait partie d’un groupe qui s’articulait autour des premiers destinataires madrilènes et barcelonais des lettres oummaines. A vrai dire, ce personnage énigmatique est omniprésent dans l’affaire Oummo. Il est lié à des événements très controversés concernant deux atterrissages supposés de nefs oummaines à Aluche et à San José de Valderas. Je vous convie à vous référer au site ummo-sciences.org si vous voulez en savoir davantage sur ces événements qui débordent du cadre de ce livre.

A titre d’information, il faut savoir que Jordan Peña a été victime en 1988 d’un grave AVC dont il a failli mourir et qui l’a obligé à subir une sévère rééducation pendant 2 années. Entre 1988 et 1993, il a subi une série d’autres AVC qui l’ont rendu incapable d’utiliser sa main droite et l’ont laissé avec des difficultés d’élocution. Ce détail a son importance.

Bref, en 1993, à la surprise générale, Jordan Peña revendique la paternité du dossier Oummo. Il prétend l’avoir écrit tout seul dans le but de mener une étude psychologique prouvant que les ufologues étaient atteints de paranoïa. Jordan Peña fait cet « aveu » via une série de six lettres envoyées au printemps 1993 à un barcelonais nommé Rafael Farriols. Rafael Farriols, millionnaire barcelonais, était un des protagonistes de premier plan du dossier Oummo. Il s’était pris de passion pour cette affaire et avait racheté toutes les lettres de Fernando Sesma. Par la suite, il était devenu lui-même destinataire de nombreux courriers oummains. Peña enfonce le clou par un article paru au cours de l’été 1993 dans le bulletin d’un groupe d’investigateurs sceptiques : « l’Alternativa Racional a las Pseudociencias » . L’article est intitulé « UMMO : Otro mito que hace CRASH » .

J’ai traduit les 6 lettres d’aveu que Jordan Peña a envoyées à Rafael Farriols entre le 6 avril 1993 et le 15 mai de la même année. Cette traduction a été très pénible car l’espagnol de Peña est affligeant. A ce sujet, alors que je demandais un conseil de traduction à un ami espagnol, cet ami me confiait : « l’espagnol [écrit] de Peña est très mauvais, stylistiquement horrible et plein de fautes de grammaire ». Pour que je puisse traduire certains passages incompréhensibles, cet ami a été obligé d’en corriger les fautes de vocabulaire, de syntaxe et de concordance des temps. Il faut noter que dans les années 1990 une si faible maitrise de la langue écrite était vraiment choquante. Surtout pour quelqu’un qui prétendait avoir été professeur (même dans un lycée technique). Et davantage encore pour une personne qui affirmait avoir rédigé les discours de José Maria Aguirre Gonzalez, président fondateur de l’entreprise Agroman.

Je vais vous faire part de plusieurs bombinettes trouvées dans ces lettres d’aveu. Je m’étonne qu’elles n’aient pas été relevées par les détracteurs du dossier. Enfin, non, je ne m’en étonne pas. Il aurait fallu à ces détracteurs un gros effort pour retrouver ces documents et les traduire. Voici l’un de ces extraits bien étranges trouvé dans la quatrième lettre envoyée à Rafael Farriols. Cet extrait se situe donc vers la fin de ce dialogue par lettres interposées où Rafael Farriols faisait part de son incrédulité face aux « aveux » de Jordan Peña. Cette lettre est datée du 16 avril 1993. Elle porte en entête la mention : « TRÈS CONFIDENTIEL ».

« Chers Rafael et Carmela  : Il y eu tant de publicité donnée à l'affaire Oummo qu’ils ont rompu tout contact avec nous. C’est le risque encouru par le fait que Ribera et Aguirre ont publié les rapports avec une telle profusion. Maintenant, c’est trop tard. Ils ont coupé toutes les relations avec le Groupe.

C’est pour ça que je me suis décidé à raconter MA version des faits. Empoisonné par la propagande opposée. Surtout en France. Un jour nous saurons toute la vérité authentique sur l’affaire. »

A peine croyable ! Mais qui donc « a rompu tout contact avec eux » ?!! Qui donc « a coupé toutes les relations avec le Groupe » ?!! Qui sont ces « ils » ? Après avoir affirmé pendant toute une période qu’il était le seul auteur de tout le dossier Oummo, Peña donnera diverses réponses à cette question. Il prétendra d’abord qu’il s’agit de la CIA, puis d’une agence encore plus secrète qu’il appelle avec déférence « l’Institution ». Et quelle est cette « vérité authentique sur l’affaire » qui devrait apparaître un jour ? Je vous laisse à cette question, mais vous commencez un peu à cerner le personnage. Et puisque vous êtes là, je vais vous livrer une autre étrangeté de la dernière des six lettres à Rafael Farriols, écrite le 15 mai 1993 :

[…] Ainsi, je t’invite à accepter mon unique version et à oublier aussi rapidement que possible cette histoire.

Peut-être de la plus haute instance aurions-nous déplu aux auteurs (moi, si on accepte ma version) de l’unique source « oummaine originale » pour notre débordante passion à l’endroit de leurs lettres. […]

Dans cette phrase, Jordan Peña s’incorpore à ceux qui « auraient déplu à la plus haute instance des auteurs » par un « nous ». Et pour couronner le tout, sa phrase induit qu’il aurait eu lui-même « une passion débordante » pour ses propres lettres !? Je résume : si on croit que « la version de Peña » est la bonne, c’est à dire qu’il a écrit les lettres oummaines, Peña dit : « Nous m’aurions déplu parce que nous avons eu trop de passion pour mes lettres ». Tout ceci est-il bien raisonnable ?

Pour terminer, Peña affirme dans un de ces courriers que toutes les lettres reçues après son AVC de 1988 sont des faux parfaitement imités y compris le sceau secret qui les accompagnait. Il ajoute qu’en revanche les courriers envoyés avant son AVC sont tous de lui. Or une des lettres reçues, avant son AVC, donc soi-disant écrite par lui, affirme que des fausses lettres sont déjà en circulation. Autrement dit et comme d’habitude, Jordan Peña se contredit lui-même. Tout ceci, comme vous allez le voir, est dû à la déplorable habitude qu’a Jordan Peña de mentir à tout bout de champ.

Pour l’anecdote, et au sujet des mensonges de l’homme qui prétend avoir écrit l’intégralité du dossier Oummo, Juan José Benitez , auteur de nombreux ouvrages sur l’ufologie, avait proposé à Peña d’écrire avec lui un livre sur Oummo. Pour s’assurer du degré de crédibilité de ses aveux, Benitez avait utilisé un stratagème très simple. Au cours des nombreuses séances de travail qu’il avait eues avec Peña, Benitez lui posait les mêmes questions, mais à quelques mois d’intervalle. Sur son site, Benitez qualifie les résultats de « catastrophiques pour Peña ». Il conclut en affirmant : « Jordan est le roi des menteurs » car ses réponses n’étaient jamais les mêmes !

Sachez que j’ai interviewé Jordan Peña à Madrid en 2005. Cet interview confirme ce fait. Peña n’hésite pas à y déclarer qu’il a menti, pour essayer de résoudre ses nombreuses contradictions. Exemple : en 1988, lors de son premier AVC, Jordan Peña est hospitalisé. Il est dans le coma et les membres du groupe de Madrid se relayent à son chevet. Cette anecdote m’est racontée par Julian Barrenechea qui se rend à l’hôpital en compagnie de Juan Aguirre pour le veiller. Jordan Peña est toujours dans le coma et Juan Aguirre, qui est médecin, s’enquiert auprès de ses collègues des résultats des examens de leur ami. Sa conclusion est assez dramatique : Jordan va peut-être y laisser la vie et s’il s’en sort, il sera sans doute réduit à l’état de légume. Le lendemain, les deux hommes se rendent de nouveau au chevet de Peña. Il est sorti du coma. Stupéfait, Juan Aguirre s’absente pour aller interroger les médecins au sujet de ce réveil miraculeux. Julian Barrenechea reste seul avec Peña qui a perdu la capacité de parler. Peña lui pose des questions par signes insistants, l’air inquiet. Julian essaye de deviner le sens de ces questions et les reformule jusqu’à ce que Peña en approuve le contenu. Ce qui ressort de cette « conversation », c’est que Jordan demande à Julian s’il a des nouvelles, ou s’il a vu, les personnes de grande taille qui sont venues lui rendre visite… et lui ont mis quelque chose dans la bouche. Julian lui répond que non. Il s’avèrera que personne n’a vu ces individus de grande taille qui sont venus rendre visite à Jordan Peña. Lorsque je questionne Jordan Peña sur cette histoire lors de mon interview de 2005, c’est Julian Barrenechea lui-même qui me sert de traducteur. Il s’énerve un peu et dit à Peña : « je n’ai pas rêvé, tu m’as bien dit ça ! » Peña lui répond sans s’émouvoir que oui, il lui a bien dit ça à l’époque… mais qu’il a menti. Point final. Les circonstances de cette interview ne m’ont pas permis de pousser Jordan Peña dans ses derniers retranchements au sujet de ce « mensonge » bien commode pour se sortir d’une impasse. Voilà qui résume assez bien la tactique déroutante de ce personnage. Mais le mensonge n’est pas « un sport » aussi facile à pratiquer que Vicente Ortuño le pensait. Lorsqu’on ment en permanence, il faut être doté d’une mémoire prodigieuse pour ne pas se contredire au fil du temps. Jordan Peña n’avait pas cette mémoire et ceux qui l’ont un peu questionné s’en sont rapidement aperçus. Parmi les vérités à géométrie variable de Peña, on peut noter également qu’après avoir affirmé qu’il était l’unique auteur de toutes les lettres oummaines à Juan José Benitez, Peña envoie un courrier à ce même Benitez lui affirmant que, finalement, il a été aidé par la CIA… dont il était un auxiliaire ! Peña ajoute plus tard une seconde couche : la CIA aurait utilisé les lettres oummaines pour passer des messages cryptés à ses agents infiltrés ! Un autre « détail » légèrement dérangeant apparaît lorsque Benitez insiste pour avoir des preuves que Jordan Peña a bien écrit le dossier Oummo. Jordan Peña déclare qu’il n’a gardé aucune copie de son « œuvre ». Rendez-vous compte, des centaines de pages de textes très sophistiqués prétendument liés à une expérience de psychologie qui a duré 27 ans. Aucune copie ! On peut d’ailleurs se demander ce que vaut une étude dont le génial concepteur psychologue n’a conservé aucune trace. Et surtout, on peut se demander ce que valent les déclarations de son auteur. Quelques mois plus tard, Jordan Peña change une nouvelle fois de version et affirme qu’il existe des copies, mais que c’est la CIA qui les a conservées. Il précise sans sourciller que la CIA avait mis à sa disposition des moyens financiers illimités pour faire sa fameuse expérience de psychologie tendant à prouver que les ufologues étaient des paranoïaques. Autrement dit, pour entreprendre une expérience de psychologie qui va durer 27 ans, et dont l’utilité était pour le moins discutable en plein milieu de la Guerre Froide, la CIA aurait choisi un espagnol totalement inconnu, qui n’aurait eu comme formation que des stages de psychologie d’entreprise. Et pour ce faire, cette CIA lui aurait confié des moyens illimités ! De plus, cette CIA aurait commis l’impensable en dévoilant des données scientifiques révolutionnaires à des scientifiques étrangers… dont certains étaient communistes !… En pleine guerre froide !

Dans d’autres versions, cette CIA devient « L’Institution », un organisme sans nom, plus secret encore que la CIA. Et de cette institution, Peña prétend avoir des contacts avec quelques « grands pontes » dont il parle avec une révérence mêlée de crainte. Est-ce que tout ceci est crédible ? Je vous le demande, mes chers attentifs bipèdes encéphalisés. Hmmm… Je vais clore ici le dossier Jordan Peña. Son histoire est tellement couverte de mensonges et de brume que personne ne parvient plus à y voir ses propres pieds. Beaucoup de chercheurs intrépides se sont perdus dans ces marécages y laissant leur énergie et leur illusion de trouver un jour la vérité. D’autant que ces permanentes et mouvantes péripéties sont finalement totalement accessoires. Et vous aurez bien sûr deviné pourquoi. Parce que tout simplement, et évidemment, le « menteur sphérique » Peña n’avait pas imaginé un seul instant que ses présomptueux aveux de 1993 allaient être balayés par des recherches bien postérieures aux lettres de 1966. S’il avait seulement compris ce qui était écrit dans ces lettres, et s’il avait vraiment été capable d’appréhender ne serait-ce que les travaux scientifiques en cours dans les années 1990, il aurait déjà dû entrevoir qu’il y avait un gros problème dans le fait que les écrits de 1966 aient pu « jaillir de sa fantaisie ». Car, aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est bien ce que prétend Jordan Peña avec son aplomb habituel dans mon interview de 2005 : les données scientifiques des lettres oummaines « sont sorties de ma fantaisie », déclare-t-il !! Les mythomanes ne doutent de rien, c’est même à ça qu’on les reconnaît, aurait dit Michel Audiard. Ce qui apparaît clairement en définitive c’est que Jordan Peña ne connaissait pas vraiment le dossier qu’il était censé avoir écrit.

Mais voilà, la plupart des détracteurs de l’affaire Oummo ne se sont pas donnés la peine d’enquêter en profondeur sur le cas Jordan Peña. Ses aveux résolvaient un cas trop incroyable à leurs yeux. Il est étrange de constater d’ailleurs que ces détracteurs, qui ont toujours réclamé, à raison, des preuves incontournables que les Oummains étaient bien ce qu’ils prétendaient être, n’ont pas jugé utile de réclamer à Jordan Peña la moindre preuve qu’il ait bien été l’auteur des lettres. Jordan Peña a déclaré qu’il avait tout écrit et ça leur a suffi. L’histoire officielle de l’affaire Oummo a donc fini par s’enkyster autour de ce mensonge, recopié à l’envie un peu partout comme une vérité avérée. Jusqu’à Wikipédia qui, sous une forme présentant les signes apparents de l’objectivité, laisse tout de même entendre que cette histoire Oummo est bien l’œuvre de Jordan Peña. Le numéro hors série de Science & Vie d’Août 2016 fait également un petit encart sur l’affaire Oummo. Comme de bien entendu, le « journaliste » attribue tout le dossier à Jordan Peña. Copier/coller, voilà la recette des « marronniers » de la presse de vulgarisation scientifique et de la plupart des sites Internet. Car, évidemment, pour entrevoir l’impossibilité des prétentions de Jordan Peña, il fallait « fouiller les décombres ». Il fallait revenir aux lettres de 1966, sans a priori. Il fallait les lire très attentivement pour y débusquer les passages précis concernant la cosmologie oummaine, et il fallait effectuer une recherche pour comparer ces passages avec nos propres connaissances scientifiques actuelles et passées. Qui aurait eu l’idée idiote de perdre son temps à effectuer un tel travail sur une affaire que tout le monde savait classée ? Autant recopier sans vérifier ce qui se dit partout. Si ça se dit partout, c’est que c’est forcément vrai.

Je vais donc oser répéter et résumer ici que :

Les données scientifiques oummaines présentées dans le chapitre précédent invalident totalement les pseudos aveux de Jordan Peña. Cet homme, qui se déclare lui-même autodidacte en science, ne peut en aucun cas :

- Avoir élaboré le concept d’Inflation Cosmologique 10 ans au moins avant que le problème qu’il résout n’apparaisse.

- Avoir, dès 1966, directement induit à travers l’élaboration d’un modèle cosmologique global l’existence, encore non observée, de matière noire et d’énergie sombre qui représente plus de 95% de « l’activité gravitationnelle » de l’univers.

- Avoir annoncé dès 1966 que non seulement l’expansion de l’univers n’était pas constante mais que cette expansion évoluait selon une fonction périodique non sinusoïdale.

Amis lecteurs, vous pouvez imprimer ceci en gros caractères et le coller sur votre écran d’ordinateur :



Je vais conclure ce chapitre en exposant l’une des rares vérités que Luis Jordan Peña n’ait jamais proférée. Il l’a exprimée le 8 avril 1993 dans sa seconde lettre de confession à Rafael Farriols :

« Je suis désolé de le dire : le mensonge ne pouvait se défaire que depuis une perspective scientifique consolidée. »

Le mensonge dont parlait Jordan Peña était celui de la soi-disant origine extraterrestre des lettres oummaines. D’après lui, en raison de leur paranoïa, les croyants de a fable Oummo ne pouvaient se défaire de ce mensonge qu’à la lumière de la science. Force est de constater aujourd’hui que notre science a bien réussi à défaire un mensonge mythique : celui que Jordan Peña ait été l’auteur des lettres oummaines. Finalement, le seul vrai coup de génie de cet homme est d’avoir réussi, pendant 23 ans, à faire croire qu’il était l’auteur de cette affaire.

Cette fausse revendication a causé des torts à bien des personnes et surtout au groupe des destinataires espagnols qui ont été exposés aux sarcasmes et à la vindicte de la presse ufologique et de la presse tout court. Il faut cependant éviter de porter un jugement trop hâtif sur Jordan Peña. Selon ses propres paroles, il n’aurait pas fait ces aveux de sa propre initiative. Je vous conte l’histoire. Le 17 avril 1993, suite à la réception par Rafael Farriols d’une lettre oummaine lui demandant d’organiser une réunion, le millionnaire barcelonais réunit chez lui certains membres du groupe de Madrid et de Barcelone. Agacé par la dernière lettre de l’ami Jordan, qui a décliné l’invitation de se rendre à cette réunion en raison de son mauvais état de santé, Rafael Farriols l’appelle directement chez lui. Il le fustige et lui dit qu’il ne croit pas un instant à ses revendications. Désarçonné, Peña lui répond alors que c’est eux (les Oummains) qui lui ont demandé de faire ces aveux. Bien que cette histoire soit connue, je tenais à préciser que j’ai eu la confirmation de cette scène par un témoin direct, Lu, la Directrice Commerciale et collaboratrice de longue date de Rafael Farriols à l’époque.

Toutefois, Jordan Peña étant un menteur invétéré, on peut même dire un mythomane au sens psychiatrique du terme, les mobiles complexes qui l’ont conduit à revendiquer la paternité du dossier Oummo restent aujourd’hui encore incertains. Dit-il la vérité lorsqu’il fait cette nouvelle confession téléphonique à Rafael Farriols ? Nul ne le sait. Les Oummains avaient prévenu à maintes reprises que si l’influence de leurs écrits sur le groupe des destinataires espagnols devenait trop importante, ou si l’affaire prenait une ampleur dangereuse pour la sécurité de leurs expéditionnaires ou pour la stabilité du réseau social terrestre, ils prendraient les mesures qui s’imposaient. L’affaire Oummo ayant profondément affecté les destinataires des lettres et s’étant propagée en dehors des frontières de l’Espagne suite au livre d’Antonio Ribéra et à la diffusion de la quasi totalité des textes par Juan Aguirre, les Oummains se sont-ils servi de Peña comme fusible pour discréditer tout le dossier ? Quelle que soit la vérité, il faut admettre que le menteur et manipulateur Jordan Peña aurait été, de façon consciente ou inconsciente, le candidat idéal pour mettre à exécution un tel stratagème.

Le mythe des aveux de Jordan Peña a jeté l’affaire Oummo dans les poubelles de l’histoire. C’est pour moi une perte dramatique pour l’humanité. Rien de moins. Je dois cependant confesser qu’après avoir travaillé sur les lettres de ce personnage si tourmenté, je me suis pris d’une sincère compassion pour lui. Dans ses échanges épistolaires avec Rafael Farriols, on comprend clairement que Jordan Peña a fait ces fameux aveux à son corps défendant. Déjà très diminué par des AVC à répétition, cette déclaration lui brisait le cœur et lui faisait perdre des amis chers avec lesquels il avait passé, écrivait-il, des moments inoubliables pendant de nombreuses années. On sent dans cet échange de courriers que l’affection, et même l’admiration, que Jordan Peña portait à Rafael Farriols et aux autres membres du groupe n’était pas feinte. C’est sans doute la fameuse lettre dite de Cuba qui a déclenché tout le processus des aveux de Jordan Peña. Dans cette lettre où les Oummains demandent à Rafael Farriols de réunir chez lui certains membres du groupe nommément cités, dont Jordan Peña, nous trouvons le passage suivant :

◊◊◊ D2583 ◊◊◊ « Pouvons-nous vous supplier, très cher ami, d'insister directement et fortement pour que JJP vous raconte ce qu'il connait de nous ? » ◊◊◊

Ceci confirme ce que Rafael Farriols soupçonnait depuis de nombreuses années déjà : Jordan Peña entretenait des relations privilégiées avec les Oummains. La thèse la plus consensuelle à l’époque était que Jordan Peña avait été l’un des mystérieux dactylos ayant tapé les lettres oummaines à la machine. Il peut sembler étrange que les Oummains n’aient pas trouvé un moyen plus technologique de le faire par eux-mêmes, mais tout ceci est expliqué dans le corpus du dossier auquel je vous renvoie de nouveau. Le fait que Jordan Peña ait pu être l’un des dactylos des Oummains semble confirmé par la similitude de style entre certains dessins contenus dans les lettres et ceux connus pour être de la main de Jordan Peña qui était un très bon dessinateur. Pour en terminer avec cette inénarrable affaire Peña, je citerai une dernière phrase de la lettre de Cuba :

◊◊◊ D2583 ◊◊◊ « Ce serait profitable que cet homme bon et torturé se prête à parler durant ce symposium que nous vous supplions d’organiser ». ◊◊◊

Mal remis de son dernier AVC et sans doute angoissé de se retrouver questionné « fermement » par des amis auxquels, quelle que fut la vérité, il aurait de toute façon menti pendant 27 ans, José Luis Jordan Peña n’a donc pas eu la force de se rendre à cette réunion. Il est décédé le 9 septembre 2014 en emportant avec lui le fin mot de l’histoire. Paix à son âme.

Références

  1. 1,0 et 1,1 Antonio Ribera et Rafael Farriols, Un Caso Perfecto.
  2. John Michael Greer, The UFO Phenomenon: Fact, Fantasy and Disinformation, Llewellyn Worldwide, 2009, 248 pages, pp. 50-51 : "Many years later, a man José Luis Pena admitted to having concocted the whole series of events as an elaborate prank."
  3. Ummo, de vrais extraterrestres, éditions Aldane, 2002 - pages 71 et 72
  4. John Michael Greer, p. 50 : "Though the photos had supposedly been taken by several different witnesses, analysis showed they had all been taken by the same camera, at the same angle and distance, using the same kind of film."
  5. compte rendu sur ummo-sciences.
  6. John Michael Greer, p. 50 : "Another sighting occurred on June 1 of the same year at San José de Valderas, and afterward metal cylinders containing rolls of silvery plastic were found near the place of the sighting."
  7. Lettre D60.
  8. José Luis Jordán Peña
  9. L'affaire Ummo est-elle sans précédents ?
  10. Article de Gildas Bourdais.
  11. La mystification Ummo.
  12. El señor de Ummo ha muerto, dans Factor 302.4, el blog de Alejandro Agostinelli, 11 septembre 2014 : "El pasado 9 de Septiembre falleció José Luis Jordán Peña (Alicante, 13-10-1931- Madrid, 9-9-2014), el hombre que a mediados de los años sesenta creó uno de los fraudes más retorcidos, extraños y fascinantes de la historia de los ovnis en Hispanoamérica: el de los extraterrestres llegados del planeta Ummo".